Ousmane Sonko dénonce le « mutisme approbateur » d’Emmanuel Macron sur la politique répressive de Macky Sall

Vendredi 17 Mai 2024

Ousmane Sonko à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) le 16 mai 2024

On s’y attendait un peu à l’annonce de la conférence publique co-animée par Ousmane Sonko et Jean Luc Mélenchon en visite à Dakar. Le président de Pastef a profité du thème de l’avenir des relations entre l’Europe et l’Afrique pour parler d’un passé très récent. Et c’est pour dénoncer le silence et les attitudes de la France, d’Emmanuel Macron en particulier, face à la sanglante répression ordonnée par Macky Sall contre Pastef, ses leaders, ses militants et contre de nombreux membres d'organisations de la société civile sénégalaise. 

 

« Vous n’avez jamais entendu le gouvernement français dénoncer ce qu’il se passait au Sénégal, vous n’avez jamais entendu l’Union européenne dénoncer ces violences », a martelé l’ex opposant.

 

Dans l’amphithéâtre surchauffé de l’UCAD 2 pris d’assaut ce jeudi 16 mais 2024 par une impressionnante foule dont une bonne part de militants politiques et d’étudiants, Ousmane Sonko a fustigé la « complicité coupable » mais aussi le « mutisme approbateur » des plus autorités françaises quand plusieurs dizaines de manifestants ont été tués et des milliers d’autres blessés par les forces de sécurité de Macky Sall, alors que des milliers de personnes étaient jetés en prison. Le chef du Pastef s’est dit d’autant plus indigné que le chef de l’Etat français s’est permis de « féliciter » son ex homologue sénégalais pour « avoir fait ce qu’il fallait pour sauver son pays ». 

 

En tenue africaine bigarrée avec un bonnet couchant sur la tête, Ousmane Sonko a comparé l’attitude française à « une incitation à la répression, une incitation à la persécution et à l’exécution de Sénégalais » dont le « seul crime (est) d’avoir un projet politique majoritaire ». 

 

Même s’il a rappelé que sa prise de parole était celle d’un chef de parti recevant un partenaire politique français, ses propos sur la posture de la France face aux événements survenus au Sénégal entre 2020 et 2024 ne manqueront pas d’impacter les rapports entre Paris et Dakar dans le contexte du changement de régime politique intervenu dans notre pays en mars 2024. Les orientations clairement affichées en terme de souveraineté, notamment en politique étrangère, par le duo Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko annoncent de probables difficultés entre les deux pays. 

 

Toutefois, Ousmane Sonko a réaffirmé la volonté du pouvoir sénégalais de « collaborer avec tous les Etats, y compris la France » mais dans le respect de l’indépendance et des choix du Sénégal. [IMPACT.SN]

 
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